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Mardi 27 mars : Un demi-siècle de passion...

50 ans ! Un demi-siècle ! A réfléchir ça commence à faire vieux. Que s’est-il passé donc il y a 50 années de cela ? Un adolescent, obèse, sans activités physiques qui s’ennuie et qui est houspillé par ses parents pour « qu’il se bouge » ne serait-ce que pour brûler quelques calories qui s’accumulent au fil des jours et le transforment en « Bouboule ».

« Bouboule » a quand même un copain qui ne se moque pas de lui. Ils sont dans la même classe au Lycée THIERS de MARSEILLE. Demain c’est jeudi, jour de repos des écoliers, collégiens et autres lycéens de l’époque.

« Que fais-tu demain ? » demande-je à mon copain. Une réponse qui va changer complètement ma façon de vivre et à laquelle je ne m’attendais pas : « Demain je vais m’inscrire au Club de vélo, où mon frère aîné est déjà inscrit. » Et pourquoi ai-je demandé : « Je peux venir avec toi ? » « Pas de problème ! »

Rétroactivement, je me dis que si j’ai voulu accompagner mon copain, c’est certainement pour « faire plaisir à mes parents », histoire de leur dire : « Vous voyez, je vais enfin me bouger, ce n’est pas la peine de me seriner sans arrêt que je ne fous rien. »

À cet instant quelle notion avais-je de la pratique du vélo ? Un vélo, j’en avais un dans la cave. C’était un cadeau que j’avais eu à ma communion solennelle, deux ans auparavant. Je me rappelle c’était un PEUGEOT, avec un dérailleur arrière et 4 pignons, un seul plateau. Je peux affirmer qu’il avait plus vu la cave que les routes où il aurait pu rouler si cela m’avait intéressé. Je suis catégorique : il était pratiquement neuf. À cette époque, les efforts physiques m’étaient totalement inconnus, il faut dire qu’avec le surpoids que j’affichais je n’avais aucune envie d’en fournir. Les cours d’éducation physique étaient un calvaire pour moi, comme ils peuvent l’être pour tous les obèses qui ont du mal à déplacer cet excès de graisse si nocif dans les actes de la vie quotidienne.

Donc ce jeudi après-midi, je rejoins Alain chez lui et nous nous mettons en route, à pieds, dans les Rues de MARSEILLE jusqu’au Boulevard de la LIBÉRATION où se trouvait le magasin de « Monsieur Georges COUPRY ». Inconnu pour moi, mais tout de suite quand on est présenté à un personnage comme « Monsieur Georges », on se sent très humble. Premier contact sympathique, documents administratifs à remplir pour avoir une licence et adhérer au Club et retour au bercail plein d’illusions et de fierté malgré tout.

Seul bémol : le nom du Club « La Pédale Joyeuse de MARSEILLE ». Comme j’ai haï ce nom ! « Tu fais du vélo ? Dans quel Club ? « La Pédale Joyeuse de MARSEILLE » et l’hilarité qui suit automatiquement après la dernière syllabe prononcée. J’en ai entendu des quolibets, des moqueries faisant suite à cette « Pédale Joyeuse » mais c’était ainsi car à l’époque les moqueries ou autres insultes homophobes n’étaient pas prévus dans le Code Pénal et n’étaient donc pas réprimés.

Quelques jours plus tard c’est l’achat d’un cuissard et d’un maillot à manches courtes. Le sponsor allait avec le nom du Club : « Camembert PETIT PÂTRE ». Qu’importe, j’étais fier dans cette tenue, cela me faisait un effet de gaine qui masquait quelque peu les bourrelets disgracieux dont j’étais le malheureux porteur.

Je me souviens de ma première sortie. C’était un dimanche. Rendez-vous collectif où tout le monde se regroupait avant de partir. (Je ne me souviens pas de l’endroit exact). C’était en avril, il faisait très froid, le thermomètre ne devait pas excéder les 3 ou 4°C. Je me suis pointé en cuissard et maillot à manches courtes. Je devais être protégé, de façon naturelle, par la graisse qui recouvrait mon corps. J’avais les bras et les cuisses « rouge vif ».

Mes débuts en 1968

Mes débuts en 1968

Autant dire que je ne suis pas passé inaperçu, déjà avec mon physique hors norme et surtout pour la couleur de mes membres et ma tenue inappropriée pour la saison. J’ai donc intégré l’école de cyclisme de la P.J.M. C’était « Monsieur Georges » qui était en charge de nous initier aux différentes techniques de la pratique du vélo. Une année à suivre les conseils, à écouter attentivement et surtout à retenir ce qui m’était inculqué. Et au fil des semaines j’ai acquis de l’assurance. Mon corps s’est métamorphosé : j’ai littéralement fondu, ce qui m’a fait progresser d’une façon ahurissante. Mes parents ont fait le sacrifice de m’offrir mon premier « vrai vélo de course », d’occasion certes : cadre Reynolds, équipé en Campagnolo.

Premier défi : le Brevet des 100 km. Réussi malgré les difficultés rencontrées. Et l’année suivante une licence « Cadets ». Les premières courses, les premiers émois, l’apprentissage avec des « cadors locaux » qui gagnaient presque toutes les courses. Le principal « costaud » venait du Club d’AIX EN PROVENCE. C’était en quelque sorte déjà un « pro » avec un vélo de « pro » (c’était rare de trouver quelqu’un, surtout un cadet, qui courait sur un « Fausto COPPI tout Campa » qui valait quelques 10 000 francs). Papa suivait fiston avec sa BMW (il était concessionnaire de la marque) et un vélo de secours.

Et cette année de mutation m’apporte ma 1° victoire. Quel déclic ! Un an après mon inscription mon premier bouquet. Je ne savais pas encore lever les bras en passant la ligne d’arrivée mais la joie de cette victoire est encore en moi actuellement quand je me remémore ces instants inoubliables.

Ma 1° victoire

Ma 1° victoire

Deux ans après cette première inscription, mon père a décidé de quitter MARSEILLE pour des raisons professionnelles. La famille a suivi et nous nous sommes trouvés sur la Côte d’Azur. A VALLAURIS (ville des potiers) précisément.

Je n’étais pas mécontent de ce départ car je quittais « La Pédale Joyeuse de MARSEILLE ». Au lycée à ANTIBES, j’ai fait la connaissance d’un vallaurien (habitant de VALLAURIS) qui faisait du vélo. Cela tombait bien car je cherchais à retrouver rapidement un Club. C’est ainsi que Michel m’a fait signer à… « La Pédale Joyeuse de VALLAURIS ». Non ce n’était pas un gag j’avais quitté « La Pédale Joyeuse » pour retrouver « La Pédale Joyeuse ».

Je suis passé de la FFC à la FSGT. Je ne connaissais pas cette Fédération mais elle m’apportait la possibilité de pouvoir courir tous les dimanches de février à octobre avec ensuite la possibilité d’être au départ de la saison de cyclo-cross durant la trêve hivernale des routiers. Les Clubs FFC étaient rares et les courses se déroulaient principalement dans le département du Var avec les inconvénients des déplacements pour se rendre au départ des compétitions.

Ce fut le début d’un « carrière prometteuse ». J’enchainais les victoires (un Championnat de Côte d’Azur en « Cadets »), les podiums, les places d’honneur, ainsi que les sélections (avec l’équipe de Côte d’Azur) pour les divers Championnats de France (une 4° place individuelle en « Juniors » et un titre national par équipes la même année en 1973). Des courses à étapes, la soif de courir quand les résultats sont au rendez-vous. Une saison en 1° Catégorie et même le Grand Prix de NICE en compagnie des frères MADIOT. Mais j’ai vite compris que je n’avais pas le niveau (difficile d’associer une vie professionnelle et un entraînement intensif pour être au niveau).

Quelques uns de souvenirs
Quelques uns de souvenirs
Quelques uns de souvenirs
Quelques uns de souvenirs
Quelques uns de souvenirs
Quelques uns de souvenirs
Quelques uns de souvenirs
Quelques uns de souvenirs
Quelques uns de souvenirs
Quelques uns de souvenirs

Quelques uns de souvenirs

Des compétitions jusqu’en 1989 (dernière victoire en 1988) – et ensuite la « traversée du désert » (divorce – remariage) – un incident dramatique pour moi en 1996 : incendie dans le garage où se trouvaient mes vélos (route et VTT) – mes roues de secours (4 paires) des boyaux qui séchaient et pratiquement tous mes trophées et souvenirs (comme les photos). Pendant ces « années-disette » je n’ai pas arrêté de rouler à vélo, non mais c’était vraiment de la « sortie sporadique » sans réel plaisir.

 C’est en 2012 que j’ai décidé de « remettre ça ». Déjà avec une perte de poids : 16 kilos en 4 mois – nouveau vélo – le plaisir de rouler à nouveau. De « coursier » à cyclotouriste mais rouler à vélo voilà l’essentiel et j’espère en profiter encore le plus longtemps possible. Mais déjà 50 ans de passion et ça n’a pas baissé bien au contraire. Tout me passionne dans le vélo : le matériel – les résultats des pros, des amateurs, les courses et ce n’est pas demain que la flamme risque de s’éteindre et c’est ce qui me fait aimer ce sport au quotidien. Je ne crois pas que je rivaliserais avec les records de Robert MARCHAND mais je suis content quand même de mon parcours de cycliste et j’éprouve toujours autant de plaisir à sortir de la maison et d’entrevoir une matinée à pédaler et tant que ce plaisir sera là, je continuerai…

Mardi 27 mars : Un demi-siècle de passion...
Mardi 27 mars : Un demi-siècle de passion...
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